Belvis est une commune rurale de 64 habitants, implantée à 935 m d’altitude et située dans le pays de Sault. Particulièrement bien exposée, elle doit son nom (bella Visio) au magnifique point de vue qu’elle offre sur les paysages marqués par le sylvo pastoralisme. Le ruisseau du Rébounédou traverse la commune, pour se perdre dans un aven (entounadou) au pied de Picaussel. La commune se situe sur un Karst, (chaos rocheux) et ne compte pas moins de 46 avens (barenc) identifiés. Le territoire de la commune est traversé par la ligne de partage des eaux entre l'Atlantique et la Méditerranée. Traversée par la RD613 reliant Quillan à Ax les thermes, la commune couvre une superficie de 2361 ha cadastrés se répartissant environ en 500 ha de terres agricoles, 700 ha de parcours, landes, taillis simples, clairières….colonisés par la forêt et 1150 ha de forêt. Sault provient du latin saltus, qui signifie une région de bois et pacages soumise à un droit romain d’usage particulier. Marqué par le recul du pastoralisme et la progression de la forêt, le pays de Sault est très boisé. Belvis bénéficie d’un passé très ancien depuis la préhistoire. Une grotte, la Cauna, fut occupée par des chasseurs cueilleurs il y a 33 000 ans avant la glaciation, puis après vers 12000 avant J.C. Un musée visitable sur R.V. rassemble le matériel découvert durant les fouilles archéologiques. | |
Le roc del castel, ancien château médiéval dont il ne reste rien (démantelé pendant la croisade des Albigeois), communiquait avec la forteresse d’Able (limite avec Joucou). Le village de belvis est mentionné au 13ème siècle. Le château des Hortes, dont quelques restes sont visibles, était en communication visuelle avec Montségur. Une ancienne église, Quirhaut (quelques vestiges), était implantée en limite avec la commune de Marsa. Au moyen âge, la commune comptait au nord du village, une paroisse, Bidorles ou Vidorles. Les épidémies de peste vers 1348 ont entrainé son abandon. Le hameau de Lamalayrède serait un lieu de défrichement et d’origine plus récente, vers 1613. L’église de belvis à l’architecture néo-romane existait au 17ème siècle, les cloches ont une inscription datant de 1642. Elle abrite une statue, dite Notre Dame de Belvis, protectrice du voyageur en Pays de Sault, à l’origine d’un pèlerinage renommé le 15 aout. Cette statue, en bois peint polychrome proviendrait des ruines de Notre Dame de Bidorles et daterait du 14ème siècle. Plus récemment, durant la guerre 39-45, la résistance à l’armée allemande s’organisa sur la commune autour du maquis de Picaussel. Depuis les années 50-60, la commune a subi un très fort exode rural donc une baisse de population. Le remembrement agricole s’est déroulé vers 1964-65. Beaucoup de parcelles non mécanisables furent plantées en épicéa. La forêt progresse toujours. |